PASSER LE BAC ET RESTER ZEN –
En France, le mois de juin est essentiel. Il accueille en effet l’un des derniers « rites de passage » de notre société, par ailleurs plutôt rationnelle. Il ne s’agit pas de Roland Garros (sauf à penser que suivre des heures durant les rebonds acérés d’une petite balle jaune rentre dans la catégorie des épreuves…) mais du passage du bac : un vrai passage, d’une rive à l’autre, et de l’adolescence à l’âge adulte. Pendant cette période, et au vu des enjeux en présence, le stress a tendance à s’accumuler dans le ciel des lycéens en goguette. N’écoutant que notre esprit bouddhiste et compassionné ( hum…), voici donc quelques propositions pour traverser le gué sans être mouillé c’est à dire, en deux mots, pour… rester ZEN !
Terminer en beauté : éloge du Samouraï zen
Au mois de juin, garder sa concentration sur les études et le bac est un vrai challenge alors que le soleil radieux se pose en bande-annonce des réjouissances estivales. Quoi de plus tentant en effet que d’aller siroter un drink en terrasse au lieu de courber la tête sur des cours de comptabilité analytique ou de géométrie dans l’espace. On est d’accord. Heureusement, la sagesse millénaire asiatique a son mot à dire pour offrir au futur diplômé une motivation à faire pâlir un trader. Car, après avoir passé des heures -de loooongues heures- les fesses vissées sur les bancs de l’école, il serait dommage de bâcler les derniers jours n’est-ce pas?
Mener une chose à son terme est l’activité essentielle des combattants d’art martiaux comme des pratiquants bouddhistes. Ainsi le samouraï, s’inspirant de la sagesse zen, va-t-il focaliser toute son attention dans le moindre mouvement de sabre, du début à la fin. Et faire d’une simple virevolte une véritable une œuvre d’art! On appelle ceci Zanshin, la beauté d’un geste menée à son terme.
C’est en réalisant soudain le sens profond de son épreuve initiatique que le lycéen va pouvoir se lancer dans les révisions du bac avec l’âme d’un samouraï. Et continuer d’apprendre, calme, déterminé, zen et concentré sur le but à atteindre. Combattant solitaire, le futur lauréat traversera les épreuves avec vaillance, conscient que ce qui se joue là n’est rien de moins que la fin d’un monde… et le début d’un autre.
Le trac, et alors ?
Quelques mots également du trac qui peut saisir les plus lymphatiques à la simple évocation de l’oral d’anglais. Car c’est un fait, notre cerveau est très doué pour anticiper les choses en mode Titanic. Des personnes -je ne cite pas de nom ;-)- sont ainsi capables d’envisager un par un tous les scénarios-catastrophe possibles, avec moult détails, terminant leur évocation le coeur battant et la boule au ventre. La double-peine.
Alors cette question fondatrice: si vous êtes si doués pour imaginer le pire, pourquoi ne pas prévoir le meilleur?
Pour ce faire, deux voies s’offrent à vous:
- Commencer – enfin – à diriger votre cerveau. C’est-à-dire à lui indiquer des objectifs clairs, précis et mesurables. Exemple: réfléchissez à l’état d’esprit, émotionnel et physique idéal pour votre oral du bac. Pour ce faire, souvenez-vous d’autre domaines de votre vie dans lesquels vous ressentez cet état idéal. Puis imaginez un double de vous-même entrer dans la salle d’examens. Ensuite ? Laissez faire votre Steven Speilberg intérieur: laissez-le rêver, élaborer le meilleur des scénarios pour -le jour J- incarner le personnage plein d’assurance que vous avez conçu.
- Rester planté dans le moment présent. Rester solidement arrimé à ce qui fait votre quotidien, aujourd’hui, à savoir les révisions elles-même. Tout de suite, le prof d’anglais n’est pas là. Tout de suite, vous avez encore un peu de temps pour étudier. Tout de suite, tout est possible. C’est donc le moment idéal pour incarner « pour de vrai » cet élément-clé de la sagesse bouddhiste: la possibilité de vivre sans projection, juste dans l’instant. Et faire des révisions une expérience mystique, en rapport avec le sens de la vie.
Cinquante bonnes raisons pour continuer à réviser: article zen et interactif !
Enfin, pour s’amuser un peu, voici quelques bonnes raisons de rester cloîtré à la bibliothèque face au tableau périodique des éléments (merci Mendeleiev! ). 50 bonnes raisons pour rester enfermé, alors que les papillons volètent de fleur en fleur et que les premiers festivals de l’été accueillent les spectateurs en tongs :
- Il y a encore des pollens allergisants dans l’air
- La Fête de la Musique, ce n’est plus ce que c’était
- En ne vous déplaçant pas vous faites un geste pour le climat
- …
… Ami lecteur, c’est à vous pour les 47 autres » bonnes raisons » ! ;-)