Dans les années 70 le maître zen japonais Taisen Deshimaru s’est installé à Paris pour enseigner la pratique de Zazen, la méditation zen. Lors des retraites spirituelles, il avait l’habitude de raconter des petites histoires, des contes zen, faisant le bonheur de son auditoire. Des contes humoristiques ou très sérieux… mais toujours surprenants ! Des contes universels et métaphorique, pouvant nous toucher en profondeur et remettre en mouvement ce qui s’était figé.
Chaque mois, pour Psychologies, la nonne bouddhiste Kankyo Tannier nous livre, en vidéo, une histoire zen inspirante. Ces contes, remplis de sagesse, vous permettront d’éclairer des réflexions personnelles, certains questionnements philosophiques ou existentiels… sous une lumière spirituelle et bienveillante. Découvrez le conte des deux moines et la jeune fille.
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[h2]Les deux moines et la jeune fille[/h2]
Une histoire zen de Kankyo
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L’histoire se passe il y a bien longtemps, aux confins de l’Extrême-Orient. Deux moines cheminent auprès d’une rivière pour rejoindre leur monastère zen situé à 20 kilomètres en contrebas. Ils avancent en silence pour bien se concentrer sur leur marche, sur l’acte lui de marcher, comme l’ont enseigné les anciens maîtres de leur tradition.
Soudain, ils aperçoivent une jeune fille complètement désemparée. Elle est toute frêle, toute menue et elle a peur de traverser la rivière et d’être emportée par le courant.
Ni une, ni deux, le plus ancien des moines installe la jeune fille sur son dos, traverse la rivière avec force et dépose son charmant petit paquet, sur l’autre rive. Puis il rejoint son compagnon et tous deux reprennent leur chemin, en silence, concentrés sur chaque pas.
Une heure plus tard, le plus jeune moine ouvre soudain la bouche d’un air sombre : « Vénérable, vous avez brisé un précepte, nous n’avons pas le droit de toucher une femme et encore moins de la porter sur notre dos. »
L’ancien moine continue sa marche en silence. Quelques minutes plus tard, tournant légèrement la tête avec un sourire plein de bonté il rétorque « Mon jeune ami, moi j’ai déposé la jeune fille de l’autre côté de la rivière, toi, tu es encore entrain de la porter sur ton dos… »
Et vous chers spectateurs de cette vidéo, quel fardeau n’auriez-vous peut-être pas encore déposé sur l’autre rive ? Qu’est ce qui vous en empêche ? Et surtout, à l’image de ce moine ancien, qu’attendez vous pour profiter de chaque pas, sentir les odeurs, écouter les sons, et voir comme pour la première fois le paysage qui vous entoure ?