Méditation zen
Une vie bouddhiste
Découvrir et pratiquer la méditation zen
Dans cette partie, nous vous proposons de partir à la découverte d’une des plus anciennes pratiques spirituelles de l’humanité : la méditation zen.
Un voyage au long cours abordant les rivages les plus éloignés de la conscience humaine. Un voyage faisant la part belle à la connaissance et surtout, à la pratique du zen dans le quotidien.
Vous êtes curieux ? Vous êtes déjà sur la Voie ? La méditation vous attire ? Cette page est faite pour vous.
Au sommaire de cette page :
- Zazen, la méditation zen
- À quoi ça sert ?
- Par où commencer ?
- Zazen : une posture précise
- Apprendre à respirer
- Explorer l’activité mentale
- Et si ça ne marche pas ?
Si quelqu'un demande ce qu'est le vrai zen, il n'est pas nécessaire que vous ouvriez la bouche pour l'expliquer. Exposez tous les aspects de votre posture de zazen. Alors le vent du printemps soufflera et fera éclore la merveilleuse fleur du prunier.
Maître Daichi Sokei
Za-zen, la méditation assise
Une méditation venue du fond des âges…
Ralentissez… Inspirez… expirez… Le bruissement du monde apparaît… Nous voici au cœur du zen : la méditation. À la fois la source et l’aboutissement de toute chose…
Mais commençons par le commencement.
Au commencement donc : Bouddha. Un homme comme les autres, fait de chair et de sang, muni d’une détermination impressionnante. Très jeune, il recherche le sens de la vie : Pourquoi la mort ? Pourquoi dois-je être séparé de ceux que j’aime ? Pourquoi la maladie ?
Ces questions essentielles le conduiront à sillonner l’Inde – au 6ème siècle avant JC – pour rencontrer des maîtres spirituels.
Et la réponse, Bouddha la trouve, une nuit de décembre, assis en méditation, sous un arbre :
Au cœur de l’instant présent, l’univers se révèle.
Ici et maintenant, la véritable nature de la conscience apparait.
Et plus concrètement, c’est quoi le Zen ?
À quoi ça sert ?
La réponse authentique est la suivante : à rien. Ou plutôt à TOUT… mais pas comme nous l’imaginons. Les maîtres spirituels, bouddhistes ou autres, se rejoignent ici dans une sévère mise en garde : la méditation n’est pas une technique de bien-être ! Vous voulez continuer de vivre comme avant et juste vous sentir mieux ? Essayez plutôt la relaxation…
Car pratiquer la méditation opèrera un bouleversement intérieur, conscient ou non.
Le point soulevé est essentiel : chercher à utiliser cette pratique pour son bien-être empêche le lâcher-prise. Le pratiquant devra donc osciller sans arrêt entre agir et le non-agir, dans un balancement doux. Vouloir s’assoir en zazen (méditation zen) et laisser vivre ce qui se présente.
Mais atténuons un peu cette sentence…
Bien sûr, les pratiquants assidus trouvent un calme et une sérénité grâce au zazen.
Bien sûr, la méditation permet de vivre de façon plus consciente.
Bien sûr, l’instant présent se révèle au détour d’un chemin.
Mais, il y a plus : cette pratique offre la connaissance – intime – de la nature humaine. La grande Vérité : « Mes pensées ne sont pas moi ». Vouloir « me » réaliser, est inutile.
Et en ce sens, la méditation ne sert à rien et est profondément spirituelle.
Par où commencer ?
Méditer, c’est revenir dans le corps. Simple non ? En ressentant à nouveau le corps, en réintégrant sa belle maison, le pratiquant laisse immédiatement l’esprit se pacifier. Le corps – dans son mystère merveilleux – est la voie d’accès royale à l’instant présent.
Ici, c’est le corps : the « place to be » !
Maintenant, c’est le corps : dans sa perception spontanée, l’instant se révèle.
Maître Deshimaru 1914 – 1982
Zazen : une posture précise
Le bouddhisme zen attache une grande importance à la posture de méditation. Sa codification, transmise à travers les siècles dans une extrême précision, constitue un véritable trésor.
Il s’agit tout d’abord d’une posture jambes croisées, en lotus (pour les plus souples !) ou en demi-lotus. Cette position est souvent difficile pour les débutants mais le corps va s’assouplir rapidement. La pratique sur un petit banc ou une chaise est également possible.
Le corps – apparemment immobile – est animé de légers mouvements respiratoires, qui se répandent des pieds à la tête.
Dans une société occidentale où les êtres humains préfèrent l’ascenseur aux escaliers, le zen propose, à travers la posture de zazen, l’apprentissage de « l’effort juste » : un effort constant et déterminé, pas à pas, tranquillement. Cet effort juste ou « Shô Jin » (en japonais) est l’un des enseignements bouddhistes les plus utiles pour la vie quotidienne.
Apprendre à respirer
« Notre expiration est celle de l’univers entier. Notre inspiration est celle de l’univers entier. » (Maître Kodo Sawaki 1880 – 1965)
Dans toutes les traditions spirituelles, la respiration occupe une place essentielle.
Dans la méditation zen, le souffle anime la posture (du mot latin « anima » = donner de l’âme, de la vie) et l’actualise à chaque instant.
Il s’agit d’une respiration abdominale, se déployant à partir du hara, le centre d’énergie de l’être humain situé quelques doigts en dessous du nombril.
Grâce à une respiration harmonieuse, l’esprit devient clair comme un ciel sans nuages.
Explorer l'activité mentale
Lorsque l’esprit ne demeure sur rien, le véritable esprit apparaît. – Sûtra du Diamant
Pendant le zazen (méditation assise), l’attention se pose sur chaque détail de la posture, sur la respiration ainsi que sur les pensées. Les pensées apparaissent de façon naturelle, mais elles disparaissent immédiatement, sans laisser de trace.
Pour pratiquer cette observation des « objets mentaux » (ou pensées), une autre forme de conscience, plus vaste, est à l’œuvre. C’est à partir de ce nouveau point de vue – de cette Présence – que l’observation se produit. La Présence illimitée (ou Pleine Conscience ou Pensée du tréfonds de la non-pensée) peut émerger quand le pratiquant est seulement attentif à ce qui est, sans intervenir d’aucune manière.
Maître Wanshi dit : « Lorsque dans le silence tout mot est oublié, Cela apparaît devant vous avec clarté. » Cela, c’est la réalité de notre vie en unité avec tout l’univers.
Sur quoi on médite ?
Sur rien ! On parle de « méditation sans objet ».
Assis dans le silence, le mouvement des pensées et les temps de pause du mental peuvent devenir apparents. C’est une expérience fascinante. Le mental pense et une observation se met en place, provenant d’une source inconnue.
Il s’agit simplement d’être attentif à l’apparition-disparition des pensées, et aux interstices entre chacune.
Cette pratique simple demande pourtant une solide volonté. Au début, le pratiquant peine parfois à simplement repérer les mouvements du mental. Celui-ci, très agité, recouvre toute la conscience. Les pensées à 10 000 tours/minutes forment un écran devant la réalité.
Comment calmer les pensées ?
En ressentant – concrètement, physiquement – différentes activités naturelles du corps : la respiration, les sensations du corps posé sur la terre, la posture très précise enseignée pour la pratique du zazen. Ce faisant, avec patience et détermination, le méditant ré-intègre le corps et peut expérimenter la Présence instantanée.
Un détachement s’opère par rapport au ron-ron mental ; comme une prise de recul. Ressentir le corps dans son ensemble, la « pensée du corps », offre une perspective différente, beaucoup plus lente. Un peu comme d’appuyer sur le frein.
Au début, il est souvent difficile de trouver cette globalité de sensation. On assiste plutôt à une focalisation d’attention sur certains points du corps (un peu les genoux, un peu le ventre etc…). Un jour – parfois très rapidement – une conscience plus large apparaît… qui avait toujours été là.
Il convient d’être complètement présent dans chaque geste : se concentrer ici et maintenant, telle est la leçon du Zen.
Maître Taisen Deshimaru
Et si ça ne marche pas ?
Bonne question !
Et bien – tout d’abord – on ré-essaye 🙂 La patience étant l’une des vertus bouddhistes par excellence, on recommence. Nous n’avons pas appris à nager en une leçon, non ?
Ensuite, il y a des petits « trucs », généreusement offerts par les maîtres des siècles derniers pour apaiser le mental (et surtout découvrir une autre forme de conscience).
Se concentrer sur le rythme de la respiration, sans le modifier d’aucune façon. Et l’observer « de l’extérieur », comme un scientifique observerait une petite fourmi dans son milieu naturel : sur la pointe des pieds, en arrivant sans déranger, en découvrant chaque respiration avec étonnement.
Retrouver le contact avec la réalité : sentir un filet de lumière traverser les cils, et ce faisant retourner dans cette pièce, où vous êtes, en ce moment. En immobilisant le regard, tout cela devient encore plus profond.
Lâcher votre mâchoire et votre langue, pour permettre au cerveau de calmer son petit papotage incessant. Les mouvements de la langue étant liés au discours intérieur (la « petite voix dans la tête »), apaiser la langue permettra plus de silence intérieur.
… et, dans ce silence, la réalité de la conscience pourra se révéler.