Après des décennies – voire des millénaires – d’investigation, les scientifiques ne sont toujours pas parvenus à définir la conscience. Où prend-elle sa source ? Pourquoi telle pensée émerge-t-elle soudain plutôt qu’une autre ? Et d’ailleurs est-ce que ces pensées sont vraiment « les miennes » ( à supposer d’ailleurs que j’existe réellement ). Ce questionnement devient vite vertigineux… à moins d’en contempler l’absurde.
Un exemple : lors d’une précédente réunion informelle au monastère ( NB : par « réunion informelle » j’entend « Echange soutenu au moment du café où tout le monde soudain se prend de passion pour le sujet, donne son avis, et tente de faire adopter son point de vue grâce à des arguments ingénieux, logiques ou en touchant la corde sensible des personnes autour de la table). Bref, réunion informelle le midi, après le repas. Le thème en était : au réveil, juste avant le zazen du matin, doit-on servir du thé noir ou une infusion stimulante ( romarin, thym, etc…) ? Question primordiale, tellurique.
C’est dans ce genre de détails que la vie en communauté prend toute sa saveur. Certains ont littéralement besoin ( ou pensent avoir besoin) d’un stimulant pour commencer la journée. D’autres préfèrent un peu de douceur et de réconfort. Avec une heure de réveil quotidienne à 5h20 ou 6h ( en fonction de nos responsabilités du jour), la question porte en elle son lot d’attachements existentiels.
Mais transportons-nous un moment sous l’angle de l’analyse rationnelle pré-citée : quelle conscience a décidé ainsi que le thé ( ou tisane, ou café) était l’accessoire nécessaire d’un réveil optimal ? Qui l’a établi de cette manière, un jour ? Selon quels critère ? Sont-ils toujours les mêmes aujourd’hui ? Et puis… d’où a bien pu venir cette pensée ? Et d’ailleurs qui l’a eue ? Moi ? C’est qui ?
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Hum… pour ma part j’ai acheté une machine à café pour un petit expresso sucré au réveil.
Mais alors… qui en salive d’avance ????