Zen et tri sélectif
La vie dans un monastère réserve bien des surprises. Aujourd’hui, je suis revenue au Ryumonji ( c’est le nom du lieu, un monastère bouddhiste de la tradition zen) après une semaine d’absence. La neige avait recouvert la plaine – comme dans la chanson –, les chemins étaient gelés et le paysage baignait dans cette couleur si particulière aux journées d’hiver. Une sorte de clarté lumineuse, assez joyeuse en fait.
Tout était gelé donc, les poubelles aussi. Etant « responsable du tri sélectif » au monastère – titre somptueux s’il en est – j’ai entrepris de les désencrasser, désincarcérer et surtout de les dégeler. Puis, de les ranger.
Puis, je me suis arrêtée devant la maison.
Et là, dans le frimas hivernal, avec le vent ébouriffant les arbres et soulevant la neige, j’ai ressenti une paix profonde. Tout était bien. Et mes petites poubelles étincelaient de givre.