Avant-hier dans « Le Parisien », un article avec cette question essentielle : «Comment survivre à la rentrée ? ». Suivent une dizaine de propositions sensées nous atténuer le choc du retour au boulot : acheter un planning « spécial famille », aller chez le coiffeur, positiver (what ?) ou encore ranger son appartement.
La question à la source semble quant à elle soigneusement évitée : « Mais pourquoi diantre l’idée de la rentrée nous fait-elle stresser ? ».
C’est la fin des grasses matinées et des soirées à rallonge ? Soit. Mais imaginez une année entière de repas entre amis, pizzas, barbecue et glaces (sans compter la nouvelle mode du rosé pamplemousse) : votre gentil petit foie n’y survivrait pas. Rien de bouddhiste dans ce simple constat : le rentrée est bonne pour la santé !
La rentrée symbolise aussi pour beaucoup le retour au travail… et donc le retour des contraintes, des collègues pas toujours agréable, des réunions. C’est vrai. Mais, sauf à gagner à la loterie, cela semble plus ou moins être notre lot à tous : devoir travailler et avoir, de manière générale, quelques contraintes.
Le cadre du mois de septembre étant maintenant posé ( je retourne au boulot, je me lève tôt etc.), notre question bouddhiste est la suivante : » Comment faire pour vivre cette période avec légèreté, en pleine conscience ? » Ou encore – en termes plus philosophiques – : « Comment faire de la contrainte une source de liberté ? ». Ici se niche, tendrement, gentiment, la clé d’une vie heureuse : l’acceptation, au sens noble. Pas question de renoncement ou d’abdication. Non. Mais d’une acceptation libre et consentie de la situation.
Ma liberté se trouve ici : un cadre m’est posé, mais je peux y bouger librement.
Alors, dans mon cadre, j’ai choisi de vivre au présent. Sur le chemin du travail, je lève les yeux au ciel et contemple le ciel immense. Devant l’ordinateur, je fais souvent des pauses, sans rien faire. Au téléphone, j’essaye d’écouter vraiment et de répondre, vraiment.
Ainsi, action après action, la rentrée disparaît et l’instant se révèle, tranquille. La rentrée ? Quelle rentrée ?