Dans les années 70 le maître zen japonais Taisen Deshimaru s’est installé à Paris pour enseigner la pratique de Zazen, la méditation zen. Lors des retraites spirituelles, il avait l’habitude de raconter des petites histoires, des contes zen, faisant le bonheur de son auditoire. Des contes humoristiques ou très sérieux… mais toujours surprenants ! Des contes universels et métaphorique, pouvant nous toucher en profondeur et remettre en mouvement ce qui s’était figé.
Chaque mois, la nonne bouddhiste Kankyo Tannier vous proposera un conte zen, ainsi qu’une piste de réflexion : un très beau moyen pour laisser la sagesse des anciens se diffuser dans nos vies modernes.
Le paysan et le cheval blanc – conte zen
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Le bien, le mal, comment savoir ? Et comment décider dans sa vie quotidienne ?
L’histoire se passe il y a bien longtemps, aux confins de l’extrême-orient. Un paysan possède un merveilleux cheval blanc qui suscite la jalousie des villageois. « Ce cheval est vraiment une bénédiction, tu as vraiment de la chance, beaucoup plus de chance que nous ! » « De la chance ? Peut-être… », répond le paysan en hochant la tête.
Un beau jour, le cheval blanc disparaît et les habitants s’exclament « Oh mon pauvre ! Ton cheval ! Tu n’as vraiment pas de chance ! » « Pas de chance ? Peut-être… », répond le paysan en hochant la tête.
Une semaine plus tard le cheval réapparait, mais il n’est pas seul ! Il est accompagné d’une harde de chevaux sauvages. Et les villageois de s’exclamer à nouveau « Quelle chance ! Des dizaines de nouveaux chevaux pour le pauvre paysan ». Mais son fils, son fils unique, monte sur l’un des chevaux, tombe, et se casse la jambe. « Quelle malchance ! Son fils unique, comment va-t-il faire les récoltes ? » demandent les villageois. Et le paysan de hocher à nouveau la tête « Malchance ? Peut-être… »… Jusqu’à ce qu’une guerre soit déclarée avec le pays voisin, que tous les jeunes hommes soient enrôlés de force, tous, sauf son fils unique.
Chance, malchance, bien ou mal… Le monde est tellement complexe qu’il semble impossible d’avoir une vue d’ensemble. Alors comment décider ?
Le premier pas peut-être serait de s’abandonner à un gai « non-savoir ». Accepter de ne pas savoir, de s’abandonner à la sagesse de l’univers. Et c’est sans doute là, dans l’attention au moment présent que se niche la réponse.